Homélie à Querrien. Le 4 août 2022. Pour les cyclotouristes de la Semaine Fédérale.
Je vous propose de faire de notre messe de ce soir un temps de louange à Dieu, un temps d’action de grâce pour tout ce que nous avons découvert durant la semaine fédérale. Avec cette louange, nous sommes dans le cœur de la messe, de l’eucharistie, qui veut dire « merci » à Dieu.
Oui, merci tout d’abord à Dieu. Nous lui demandons souvent bien des choses pour notre vie, pour les nôtres. Nous voulons le remercier pour ses dons : ceux de la nature (qui souffre beaucoup des temps-ci). Oui, merci d’abord à Dieu. Vous connaissez le psaume 126 : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, en vain peinent les maçons. Si le Seigneur ne garde la ville, en vain la garde veille. »
Merci pour ce temps d’été, où nous nous découvrons sous un autre jour. Qui que l’on soit, on est simple cyclo, loin des convenance sociales, et des titres. Merci pour ce temps où chacun peut déposer son fardeau. Louange à Dieu pour la découverte des sites qui nous sont proposés par l’organisation. Ce cher patrimoine que nous laissé les ancêtres, patrimoine naturel sur lequel nous veillons. Mais aussi ce patrimoine si riche de constructions, les églises, les chapelles, les châteaux, les bourgs., sans oublier les traditions locales. Bien sûr, c’est toute la tradition, que nous voulons transmettre, nous sommes très heureux de la partager avec les visiteurs, avec vous. Le patrimoine, ici, c’est Querrien, Notre-Dame de toute Aide. Le sanctuaire est construit tout près d’où la vierge est apparue à Jeanne Courtel, le 15 aout 1652. Elle avait 11 ans et demi et était sourde et muette. Et elle fut guérie. On ne peut pas visiter la Bretagne sans être marqué par la place du patrimoine de la foi reçue de nos ancêtres. Oui merci au Seigneur pour tout cela.
Nous pouvons aussi rendre grâce pour ce que nous vivons entre nous durant la semaine fédérale, en particulier la convivialité, si chère au pape François. Il la souhaite vraiment présente dans toutes nos églises. Nous connaissons aussi la devise française, affichée sur les mairies : liberté, égalité, fraternité. On peut se plaindre si on est privé de liberté ou si nous n’avons pas accès à l’égalité, mais que dire de la troisième, sinon que la
fraternité est remise totalement entre nos mains au sein des associations. Elle est au cœur de la pratique du cyclotourisme à tous les niveaux. Nous la nourrissons et elle nous nourrit également. Dès l’ouverture de la Bible, Dieu pose la question à Caïn qui vient de tuer son frère : « qu’as-tu fait de ton frère ? » Jésus fait de cette convivialité un commandement qui n’est pas négociable : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Le cyclotourisme que vous vivez prend en compte la convivialité. C’est d’autant plus facile qu’il n’y a rien à gagner, et l’autre n’est pas un concurrent, mais un compagnon de route. D’année en année, cette convivialité vous fait revenir à la semaine fédérale. Merci pour elle.
L’évangile que nous avons entendu nous fait suivre Jésus à travers le pays à la rencontre, à l’écoute des gens qu’il sait désemparés ou malades. Il va de village en village, là où il y a le plus de monde, le long de la mer de Tibériade o tout le monde est passé : les armées de pharaon, de Ninive, les romains, Napoléon… etc… Nous, cyclos, nous partageons avec lui le chemin qui nous conduit à randonner. Jésus l’a pris pour sa mission, et nous le prenons pour notre plaisir.
Le chemin est l’un des mots les plus important dans l’évangile. Jésus est le voyageur qui vient d’auprès de Dieu, il nait au cours d’un déplacement de ses parents. Adulte, il est baptisé dans le Jourdain, dont le nom veut dire le « descendeur » car il vient des monts de l’Hermon pour se jeter dans la mer morte, le point le plus bas de la terre. Mais n’est-ce pas Jésus le plus grand descendeur, lui qui vient d’auprès du Père et ne cessera de voyager. Le voyage est inscrit dans le programme des chrétiens. C’est le changement, la conversion. Il ne s’agit pas du chemin que l‘on fait avec ses pieds, des kilomètres parcourus, mais du chemin de pèlerinage que l’on fait dans son cœur. Tant de choses se passent en route, tant de découvertes de soi, des autres, et du monde. Jésus annonçait la bonne nouvelle.
Et nous aussi, nous pouvons être des messagers de joie et de paix pour ce monde qui en a tant besoin. Notre mission commence à notre porte, chez nous. A la suite de Jésus, nous pouvons et nous devons être des disciples missionnaires de la bonne nouvelle. Père Antoine Lemeur .