Extrait de l’homélie de l’abbé Gérard Nicole pour le 1er dimanche de carême (année C)
Les journaux n’ont guère parlé la semaine dernière de l’entrée en carême. Ne nous en désolons pas trop. La guerre en Ukraine avec son cortège de souffrance, de peur nous y ramènera. Nous allons vivre ce carême avec la situation ukrainienne en toile de fonds
- S’il s’agit en carême de prier Dieu davantage, comment ne pas être troublé par la souffrance, le poids du mal, le malheur innocent. Nous avons le droit dans la prière de dire à Dieu : « Où es-tu ? Que fais-tu ? »
- S’il s’agit en Carême de jeûner, comment faire autrement que choisir d’éprouver volontairement un tant soi peu les manques de ceux qui ont faim, qui ont froid, qui sont épuisés ?
- S’il s’agit en Carême de partager davantage, comment faire autrement que s’approcher soi-même ou par le soutien à une organisation caritative de ceux qui ont besoin de l’essentiel ?
Finissons par une parole de foi que nous devons à ceux qui sont écrasés.
« Au sein de notre humanité encore désunie et déchirée nous savons et nous proclamons que tu ne cesses d’agir et que tu es à l’origine de tout effort vers la paix. Oui c’est à toi Seigneur que nous le devons si le désir de s’entendre l’emporte sur la guerre, si la soif de vengeance fait place au pardon et si l’amour triomphe de la haine (Prière eucharistique pour la réconciliation) ».
Père Gérard Nicole +
Homélie du Père Paul Lorand :
Le Carême ?
- Un appel
- Un itinéraire
- Une feuille de route (aumône, prière, jeûne)
Chaque année, le Carême qui commence veut ranimer en nous la grâce du baptême. Et c’est tout particulièrement avec nos frères d’UKRAINE que nous vivrons ce Carême 2022 à l’invitation du pape François et de nos évêques de France.
L’aumône, c’est :
- Le partage
- La fraternité
- La solidarité comme vertu et entraide sociale, fruits de la conversion personnelle comme dit le pape François
- Solidarité à inventer, à vivre avec le peuple ukrainien, avec les familles ukrainiennes en France, en lien avec les initiatives et les associations qui leur viennent en aide (600 000 réfugiés)
Puis nous prierons le Prince de la Paix, le Christ, pour la Paix dans le monde et nous demanderons au Père sa miséricorde pour les victimes de cette guerre violente, injuste. Le jeûne auquel le pape nous invite nous mettra en communion avec les chrétiens d’Europe : Ukraine/Russie…avec tous les hommes et frères de bonne volonté, désireux de justice, de respect du droit international.
Je demeure perplexe devant le silence de l’Église orthodoxe de Russie (invitation du pape). A travers ces évènements tragiques, demeurons «témoins de l’espérance ».
Dans cette Eucharistie, présentons au Seigneur, nos prières, nos efforts pour que la vie et la paix l’emportent sur la haine et les conflits. Gardons les yeux fixés sur la victoire du Christ sur les forces du mal, à Pâques.
La décision du Président de la Fédération de Russie d’intervenir militairement en Ukraine enclenche un processus de guerre qui suscite en nous une immense inquiétude. La Fédération de Russie, quoi qu’il en soit de ses raisons, brise unilatéralement un processus de paix engagé depuis des années et viole le droit international ; les Ukrainiens défendent leur pays, avec ce qu’il représente d’histoire et culture, de marche dans la dignité vers la liberté. Les Européens savent que la guerre n’est jamais une solution. Ils savent aussi qu’il ne peut y avoir de paix sans justice ; de nos jours, la justice passe par le respect du droit international.
A la suite du pape François et en union avec les évêques de France, j’appelle les catholiques de France à prier pour les Ukrainiens et pour le retour de la paix en Ukraine, pour toutes les victimes de la violence aveugle que porte la guerre. Prions aussi pour le peuple russe tout entier, dans sa diversité. Dans notre prière, n’oublions pas les soldats, les familles qui seront endeuillées, les personnes qui seront blessées. N’oublions pas non plus les populations civiles et, parmi elles, les plus fragiles et les pauvres qui sont trop souvent les premières victimes des conflits. La responsabilité des dirigeants qui décident la guerre est immense à leur égard.
Les catholiques prieront en particulier comme l’a suggéré le Pape lors du mercredi des cendres, le 2 mars prochain. Ce jour-là, les chrétiens entrent en carême et sont invités à prier davantage et à jeûner. Nous offrirons cela pour la paix et la justice, en communion avec tous ceux qui en Ukraine et en Russie aspirent à la paix, à la vérité et à la justice.
Que le Seigneur éclaire les gouvernants, convertisse les cœurs qui doivent l’être et soutienne tous ceux qui se mobiliseront pour restaurer la paix, le dialogue et la concorde entre les peuples. Qu’il inspire aux évêques des différentes confessions les paroles et les gestes qui réconforteront et qui serviront le véritable esprit de paix.
Samedi 26 février, quatre membres de l’aumônerie de la Maison d’Arrêt de Saint-Malo (35), deux femmes, un laïc et un prêtre, sont venus faire une pause, réfléchir et prier aux pieds de Notre Dame de Toute-Aide. Ils y ont notamment suivi une formation sur l’écoute.
Certains découvraient pour la première fois la beauté de ce lieu. Un aumônier qui connaissait le Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide avait déjà présenté aux personnes détenues l’histoire des Apparitions.
Ces personnes incarcérées savent qu’il existe désormais une base mariale qui fait le lien avec leur lieu de détention. On peut même imaginer, qu’un jour, un ancien détenu libéré viendra faire son pèlerinage à la Prénessaye. Incognito, sauf pour le Seigneur.
Vendredi 18 février, l’abbé Gérard Nicole, recteur du Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide, les religieuses de la Communauté, Messieurs Fernand Léon et Michel Hinault de l’association des Amis du Sanctuaire ont invité les correspondants locaux de Ouest-France,de l’Hebdomadaire, du Courrier Indépendant et du Télégramme pour fêter (avec quelques jours de retard) François de Sales, saint patron des journalistes et hommes de presse.
Justine Guilbaud, responsable diocésaine de la communication, participait à la rencontre. Il y a été question de la vie du sanctuaire, de sa communication, du métier de correspondant, de ses conditions d’exercice présentes. Cette rencontre a été l’occasion de présenter le nouveau site internet du sanctuaire, son contenu, son projet et son principal serviteur, Bertrand Perrodin, salarié du diocèse mis à la disposition du Sanctuaire.
Samedi 12 février, le Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide a accueilli pendant deux heures un groupe de paroissiens de Saint-Brieuc au terme de leur pèlerinage depuis Notre Dame du Carmel à Trébry.
Ce groupe de pèlerins était accompagné d’un prêtre de la paroisse, Dom Paul d’Aubigny, membre de l’Institut du Christ-Roi-Souverain-Prêtre (ICRSP). Après une rapide visite des lieux, le groupe des pèlerins a vécu un temps d’adoration eucharistique dans la chapelle du Sanctuaire.
Le vendredi 11 février 2022, la commission de sécurité était de passage au Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide pour sa mission de contrôle des matériels, des processus de sécurité. La commission, au terme de son inspection, a donné son accord pour la poursuite de nos activités. Nous vous accueillerons en sécurité.
Le Recteur
Homélie du 5ème dimanche de l’année C du temps ordinaire
Avance au large !
Jetez les filets.
Trois rencontres bouleversantes ! Trois expériences de Dieu. Trois rencontres qui d’abord déroutent (au figuré) et changent nos routes (au sens propre)…
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Isaïe voit. Dans le Temple, il voit Dieu ! Il regarde, ébloui. Sa gloire le saisit. Dieu l’envoie en mission.
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Paul est renversé, mis à terre, touché, coulé. Il regarde, ébloui. Dieu convertit le persécuteur en missionnaire.
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Simon et les apôtres sont poussés au large pour une pêche au-delà de toute espérance. Ils regardent, éblouis. Les voilà devenus pécheurs d’hommes.
Chacune de ces rencontres a sa forme propre mais toutes conduisent à faire grandir le Règne de Dieu. C’est exactement ce que nous demandons dans la prière du Notre Père. Que ton Règne vienne !
Attardons-nous à cette pêche miraculeuse chez Luc. Il y a comme une progression dans le récit :
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Jésus demande d’abord un petit service : une barque pour s’éloigner de la foule
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Puis un autre service : aller plus loin en mer.
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Puis encore un service :jeter les filets.
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Puis il demande tout : tout quitter pour le suivre, être avec lui et partager sa mission
Cette progression dans les demandes du Seigneur révèlent une progression dans la relation qui unit ces hommes à Jésus :
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D’abord un intérêt. Ils lui prêtent leur barque
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Puis un début de foi : leur confiance l’emporte sur leur compétences. Malgré leur doute sur l’intérêt d’une pêche au petit matin ils lanceront les filets.
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Puis un effroi devant le succès de cette pêche. Ils commencent à saisir l’identité de cet étrange compagnon. Simon l’appelle « Seigneur »
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Enfin ils le suivent. Leur vie sera liée maintenant à la sienne. Ce qu’ils sont par métier (des pécheurs), ce qu’ils savent faire (jeter le filet ), ce qu’ils ont acquis comme expérience et comme compétence ils le mettront au service de l’Évangile pour que vienne le Règne de Dieu.
La foi elle ressemble à cela. C’est un faire confiance progressif en réponse à un appel qui retentit toujours dans nos vies mais nous change, nous renverse, et nous conduit sur des chemins que nous n’aurions pas imaginé.
Parfois le Seigneur nous offre de ces temps où sa présence à nos côtés est plus perceptible, plus sensible. Nous pouvons nous souvenir de ces moments de notre vie où nous avons senti la présence de Dieu prés de nous, sa grandeur, ses dons , ses appels. Ce sont des moments rares mais que l’on n’oublie pas. Rappelez-vous !
A l’occasion d’un pèlerinage, d’un beau coucher de soleil, d’une naissance, d’un deuil, d’un changement dans notre vie, vous aurez pu faire cette expérience de grâce.
Repensons à Isaïe, à Paul, à Pierre.
Bien sûr que nous pouvons être effrayés par cette rencontre de Dieu. Mais toujours le Seigneur nous dit : ne crains pas. Je suis là. J’ai besoin de toi.
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Dimanche prochain nous aurons une attention au monde de la santé : malades, famille, personnels soignants dans leur diversité. Cette pêche miraculeuse peut nous préparer à cette journée.
Pourtant, rien qui concerne la santé. Sauf que, sauf que Jésus dit aux apôtres ; « Avance en eau profonde ou encore avance au large ». Dans les deux cas, avance là où tu n’as pas pied, là où tu pourrais couler. La maladie aussi peut nous faire perdre pied, nous faire couler. C’est là dans l’inquiétude, le soin que nous avons besoin d’être dans l’attitude de foi. Le Seigneur est là avec nous . Il ne guérit pas toutes les personnes malades mais il prend soin de toutes. Ce prendre soin de tous oblige les communautés chrétiennes à l’égard de leurs malades : un devoir d’attention, de relation, de compassion et de prière. Pour tous, l’Église demande la guérison et de chacun elle prend soin.
Nous faisons face à la maladie comme Pierre a pris le large : avec toute notre humanité , ce que la vie nous a donné comme expérience. Mais aussi avec le Seigneur comme compagnon de toutes nos traversées.
Abbé Gérard Nicole +

