Homélie du dimanche 6 février 2022
Homélie du 5ème dimanche de l’année C du temps ordinaire
Avance au large !
Jetez les filets.
Trois rencontres bouleversantes ! Trois expériences de Dieu. Trois rencontres qui d’abord déroutent (au figuré) et changent nos routes (au sens propre)…
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Isaïe voit. Dans le Temple, il voit Dieu ! Il regarde, ébloui. Sa gloire le saisit. Dieu l’envoie en mission.
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Paul est renversé, mis à terre, touché, coulé. Il regarde, ébloui. Dieu convertit le persécuteur en missionnaire.
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Simon et les apôtres sont poussés au large pour une pêche au-delà de toute espérance. Ils regardent, éblouis. Les voilà devenus pécheurs d’hommes.
Chacune de ces rencontres a sa forme propre mais toutes conduisent à faire grandir le Règne de Dieu. C’est exactement ce que nous demandons dans la prière du Notre Père. Que ton Règne vienne !
Attardons-nous à cette pêche miraculeuse chez Luc. Il y a comme une progression dans le récit :
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Jésus demande d’abord un petit service : une barque pour s’éloigner de la foule
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Puis un autre service : aller plus loin en mer.
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Puis encore un service :jeter les filets.
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Puis il demande tout : tout quitter pour le suivre, être avec lui et partager sa mission
Cette progression dans les demandes du Seigneur révèlent une progression dans la relation qui unit ces hommes à Jésus :
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D’abord un intérêt. Ils lui prêtent leur barque
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Puis un début de foi : leur confiance l’emporte sur leur compétences. Malgré leur doute sur l’intérêt d’une pêche au petit matin ils lanceront les filets.
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Puis un effroi devant le succès de cette pêche. Ils commencent à saisir l’identité de cet étrange compagnon. Simon l’appelle « Seigneur »
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Enfin ils le suivent. Leur vie sera liée maintenant à la sienne. Ce qu’ils sont par métier (des pécheurs), ce qu’ils savent faire (jeter le filet ), ce qu’ils ont acquis comme expérience et comme compétence ils le mettront au service de l’Évangile pour que vienne le Règne de Dieu.
La foi elle ressemble à cela. C’est un faire confiance progressif en réponse à un appel qui retentit toujours dans nos vies mais nous change, nous renverse, et nous conduit sur des chemins que nous n’aurions pas imaginé.
Parfois le Seigneur nous offre de ces temps où sa présence à nos côtés est plus perceptible, plus sensible. Nous pouvons nous souvenir de ces moments de notre vie où nous avons senti la présence de Dieu prés de nous, sa grandeur, ses dons , ses appels. Ce sont des moments rares mais que l’on n’oublie pas. Rappelez-vous !
A l’occasion d’un pèlerinage, d’un beau coucher de soleil, d’une naissance, d’un deuil, d’un changement dans notre vie, vous aurez pu faire cette expérience de grâce.
Repensons à Isaïe, à Paul, à Pierre.
Bien sûr que nous pouvons être effrayés par cette rencontre de Dieu. Mais toujours le Seigneur nous dit : ne crains pas. Je suis là. J’ai besoin de toi.
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Dimanche prochain nous aurons une attention au monde de la santé : malades, famille, personnels soignants dans leur diversité. Cette pêche miraculeuse peut nous préparer à cette journée.
Pourtant, rien qui concerne la santé. Sauf que, sauf que Jésus dit aux apôtres ; « Avance en eau profonde ou encore avance au large ». Dans les deux cas, avance là où tu n’as pas pied, là où tu pourrais couler. La maladie aussi peut nous faire perdre pied, nous faire couler. C’est là dans l’inquiétude, le soin que nous avons besoin d’être dans l’attitude de foi. Le Seigneur est là avec nous . Il ne guérit pas toutes les personnes malades mais il prend soin de toutes. Ce prendre soin de tous oblige les communautés chrétiennes à l’égard de leurs malades : un devoir d’attention, de relation, de compassion et de prière. Pour tous, l’Église demande la guérison et de chacun elle prend soin.
Nous faisons face à la maladie comme Pierre a pris le large : avec toute notre humanité , ce que la vie nous a donné comme expérience. Mais aussi avec le Seigneur comme compagnon de toutes nos traversées.
Abbé Gérard Nicole +
La nature était de la fête hier au Sanctuaire à l’occasion de la célébration de la Présentation de Jésus au Temple qui est aussi la fête de la Vie consacrée. Il y a avait du soleil, une belle lumière pour accueillir Mgr Denis Moutel, les Consacrés de notre Zone pastorale de Loudéac, plus 80 participants. Après la bénédiction des cierges et la procession de la lumière, les personnes consacrées ont renouvelé leur engagement devant notre évêque.
Mgr Denis Moutel, dans son homélie, a insisté sur la lumière que nous donne le Seigneur et sur l’offrande que nous pouvons faire en retour de notre vie. Au début de la célébration, une présentation du Peuple de Dieu à son Seigneur a rappelé quelques-unes des épreuves présentes que traverse l’Eglise (voir texte), et la Prière universelle nous a conduits à implorer la lumière qui éclaire, qui réchauffe, qui apaise. » Lumière des hommes nous marchons vers Toi ! »
Le Recteur
Querrien, 2 février 2022 – Présentation du Peuple de Dieu à son Seigneur
Seigneur voici ton peuple,
Seigneur voici ton peuple que tu viens rencontrer en cette fête de la Lumière : laïcs, consacrés, ministres ordonnés : évêque, prêtres et diacres. Il a besoin de ta lumière et de ton amour pour demeurer dans la charité et la communion pour te faire connaître et faire reconnaître tes bienfaits.
Seigneur voici ton peuple avec ses consacrés, religieux et religieuses. Moins nombreux, moins visibles que par le passé, leur témoignage demeure essentiel à la mission de toute l’Eglise. Ils sont à la recherche de formes renouvelées de présence et de témoignage au service de tous.
Seigneur, voici ton peuple qui connaît une si grande fatigue, pas seulement physique mais aussi morale, spirituelle. Sur la route où il marche il a encore besoin de ton espérance et de la douce chaleur d’Emmaüs.
Seigneur voici ton peuple qui n’inspire plus la confiance d’une maison sûre. Ses membres les plus fragiles ont besoin d’y retrouver l’affection, la tendresse et la sécurité auxquelles ils ont droit..
Seigneur voici ton peuple troublé par la pandémie qui dure et met à l’épreuve sa joie et sa paix. Il a besoin que tu le conduises sur le chemin de l’Unité et de la fraternité .
Prière Universelle, mercredi 2 février 2022 Sanctuaire de Querrien
Depuis 2 ans, le virus du Covid fragilise des millions de personnes à travers le monde, causant de nombreuses souffrances physiques et psychologiques jusqu’à provoquer la mort de beaucoup. Seigneur, Toi qui es lumière pour toutes les nations, suscite Foi, Espérance et Charité en tous ceux qui marchent dans les ténèbres.
Aujourd’hui encore et partout sur la terre la Covid met à l’épreuve notre organisation sociale et économique, nos solidarités familiales, notre communion en Eglise jusqu’à provoquer des tensions et des divisions.
Seigneur, toi la Gloire de ton peuple, fais de ton Église un lieu d’écoute, de dialogue, de paix au service de la communion pour le témoignage de la charité.
Beaucoup de personnes sont déstabilisées par la multiplicité des discours et analyses tenus par les médecins, les chercheurs, les journalistes, hommes politiques.
Seigneur, toi qui as mis au cœur de Syméon le désir de te voir et de vivre en paix selon ta parole, viens au secours de tous ceux qui ont besoin d’être éclairés et guidés par la lumière de ton Esprit.
De nombreux soignants (médecins, infirmiers, aide-soignants), aumôniers et parents sont auprès des malades et personnes âgées pour les soigner et soulager leur inquiétude.
Seigneur, toi qui as associé ta mère (Notre Dame de toute Aide) à ton offrande et a reçu d’elle sa douce présence souviens toi de ceux qui communient à ta passion.
En ce jour de Fête de la vie consacrée, nous te présentons Seigneur tous ceux, hommes et femmes, qui ont répondu à ton appel pour te louer et te servir dans leurs frères et sœurs. En ces temps incertains et troublés garde-les fidèles aux charismes de leurs fondateurs, et créateurs pour des présences nouvelles au service de l’Évangile.
Ce mercredi 2 février, une dizaine de membres du mouvement « Chrétiens en Monde Rural-Ainés » des quatre diocèses bretons était de passage au Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide pour préparer sa rencontre régionale du dimanche 3 avril prochain (9h – 17h30).
Leur thème de travail porte sur le vivant que nous habitons sans en prendre trop soin : « Le vivant un bien commun ». Leur réflexion sera guidée par l’abbé Jean-Yves Baziou, prêtre du diocèse de Quimper et Léon.
L’Association des recteurs de sanctuaire se réunit chaque année en congrès au mois de janvier. Pour cette année 2022 la rencontre se tenait à Paris les 24, 25, 26 janvier, chez les Bénédictines de Montmartre. Le thème de la rencontre cette année portait sur la beauté comme chemin vers Dieu.
« Plusieurs intervenants : historien d’art, bibliste, philosophe se sont succédé pour nous faire réfléchir. Le prêtre responsable de la restauration intérieure de la cathédrale Notre Dame de Paris est venu nous informer des principes qui président à cette restauration. Cette rencontre est aussi l’occasion d’un partage de nos idées, de nos initiatives. Nous étions cinq de Querrien à faire le voyage : Mariette Mignard, Sœur Monique, Marie Odile Rault, Fernand Léon et le recteur. Ensemble nous essayerons de servir la beauté au sein de notre sanctuaire : beauté du site, de nos aménagements, des chants, des gestes, des bouquets. »
Abbé Gérard Nicole
Recteur du Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide
Jeudi 30 septembre 2021, 450 retraités costarmoricains se sont réunis au Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide de Querrien (La Prénessaye) pour une journée festive et de fraternité. Retrouvez ci-dessous le compte-rendu de Rosita Carpier, repsonsable du Mouvement Chrétien des Retraités (MCR) des Côtes d’Armor.
Imaginez… un « village perdu au milieu de nulle part », envahi de bon matin par quelques 450 retraités de tous âges, venus des quatre coins du diocèse… Un évènement s’y passe…
Ils ont rendez-vous… avec la Fraternité…
Alors qu’ils savent en gros ce qu’est la Fraternité, ces retraités sont désireux d’aller plus loin, de connaître la pensée du Pape François développée dans l’encyclique « Fratelli Tutti – Tous frères ».
Ils ne seront pas déçus… la journée a résolument mis le cap sur la Fraternité… une Fraternité qui sera chantée, pensée pour s’éveiller à la capacité de faire, objet de témoignages, et sera célébrée avec ferveur…
Une fraternité portée par des intervenants incarnant à eux seuls la Fraternité :
- Abbé Gérard Nicole, recteur du Sanctuaire qui a présenté une réflexion sur le thème du Bon Samaritain.
- Dominique Greiner, rédacteur en chef « religion » au journal La Croix, intervenant sur le thème « La fraternité, une force de vie pour l’humanité ».
- Sœur Anne-Marie Huyen d’origine vietnamienne, sœur de la Communauté des franciscaines missionnaires de Marie domiciliée au Châtelets qui a donné son témoignage sur les difficultés de son pays.
- Jean-Pierre Le Bihan, maire de Corlay, sur les difficultés dans une commune rurale de faire le lien entre les administrés, ont ponctué cette journée riche et fraternelle.
- Patrick Richard, auteur-compositeur chanteur qui a animé la journée par ses chants de joie et de fraternité.
- Abbé Jean Mabundi, curé de Dinan, qui a présidée l’Eucharistie entouré de nombreux prêtres dont l’abbé Eugène Le Foll, ancien aumônier du MCR et de Yves Piron, diacre, nouvel aumonier du MCR.
Le Rassemblement aura donné des repères pour demain pour vivre la Fraternité, pour l’incarner, pour la pratiquer… pour réaliser qu’elle n’est pas un mot abstrait : c’est un comportement, un style de vie au service de la dignité humaine. Elle passe par des relations humaines, travailler ensemble dans un esprit consensuel et constructif.
Exigeante, la fraternité appelle à sortir de soi, à prendre des risques, à s’oublier tel le bon samaritain.
Alors, interpelle le Pape, serons-nous des gens de l’indifférence ou du dialogue, au service de la paix ou du conflit ? Il fait comprendre que nous ne sommes pas seuls pour cheminer et agir : « Dieu ne nous abandonne pas car il suscite des hommes et des femmes capables… ». Cela passe par des attitudes concrètes : celle de se faire proche, celle d’écouter, d’élargir son cercle habituel, à respecter le point de vue de l’autre, de réagir face aux inégalités… celle de faire des bonnes choses…
Face aux temps à venir qui mettront à l’épreuve la Fraternité et l’Espérance,nous aurons à résister en nous mettant au service de l’humanité petitement ou plus grandement, persuadés que Dieu nous donnera les moyens de le faire car il « continue à répandre des semences de bien dans l’humanité ».
C’est là l’Espérance du Pape François qui reste à partager autour de nous !
Rosita Carpier, Responsable du
Mouvement Chrétien des Retraités 22
Cette année, le Pardon de Notre Dame de Toute-Aide sera présidé par Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque du diocèse de Coutances et Avranches. Attention, en raison de l’épidémie de Covid-19, le port du masque sera obligatoire.
Message de Mgr Denis Moutel
Venez nombreux à Querrien,
le dimanche 13 septembre !
Les événements sanitaires de cette année font que beaucoup de pèlerins, de personnes âgées, malades ou handicapées, d’hospitaliers ne pourront se rendre à Lourdes comme ils auraient aimé le faire. Ce ne sera pas possible cette année. Cette rencontre avec Marie de Massabielle va leur manquer. Ils me le disent !
Certes, La Prénessaye ce n’est pas Lourdes mais pourquoi ne pas aller saluer Marie, Notre-Dame de Toute-Aide chez elle, à Querrien ! Déjà des pèlerins de Lourdes Cancer Espérance ont appelé leurs amis à les rejoindre à Querrien. Les responsables de l’Hospitalité diocésaine de Lourdes ont appelé les brancardiers à venir prier auprès de Notre-Dame de Toute-Aide. Que cette année, plus que les autres années, Querrien soit « un petit Lourdes breton ». J’en serais vraiment heureux…
Ce pardon du dimanche 13 septembre 2020 fait mémoire des apparitions de la Vierge Marie à Jeanne Courtel et de la reconnaissance de ces apparitions par Mgr Denis de la Barde. Ce pardon sera présidé par Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances et Avranches. Il nous commentera l’évangile de l’invitation au pardon et au don généreux de nous-même.
Le pardon de cette année aura une couleur un peu différente en raison de la crise sanitaire du COVID-19. Les responsables du sanctuaire font le nécessaire pour que soient respectées les règles de barrière physique. Merci au père Gérard Nicole, aux religieuses et aux bénévoles d’avoir remarquablement organisé les choses pour le pardon du 15 août. Ce sera tout aussi bien ce dimanche 13 septembre !
+ Denis MOUTEL
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier
Le samedi 12 juin 2021, le sanctuaire Notre Dame de Toute Aide à Querrien (La Prénessaye) accueillait une soixantaine de personnes venues découvrir ou redécouvrir, la figure de Madeleine Delbrêl (1904- 1964). Cette journée était organisée par une petite équipe d’amis de Madeleine Delbrêl du diocèse ; ceux-ci sont convaincus que cette femme laïque, se nourrissant de l’Evangile « comme on mange du pain », a un message important et vital à dire pour la société et l’Église d’aujourd’hui. L’Église ne l’a-t-elle pas déclarée « vénérable » en janvier 2018 ?
Durant la journée, les propositions furent variées : le matin, une conférence sur son chemin de vie et sa spiritualité ; l’après-midi, une découverte et des carrefours sur ses écrits ; et enfin, l’actualité de M.Delbrêl fut présentée par Anne T. venue de Rennes, de la part de l’association de amis de Madeleine Delbrêl (AAMD). Elle nous parla de l’inauguration de la maison rénovée où vécut Madeleine, au 11 rue Raspail à Ivry-sur-Seine, et du projet de cette maison à savoir de faire se rencontrer les Ivryens et Ivryennes, croyants ou non, et aussi tous ceux (pèlerins de France et d’ailleurs ou visiteur d’un jour) qui viendront pour s’inspirer de Madeleine et y vivre un peu de fraternité. Anne nous parla aussi de l’internationalité de Madeleine Delbrêl puisque ses écrits sont traduits en plusieurs langues et que des groupes naissent en Allemagne, Italie, Espagne etc… pour vivre de son extraordinaire message à savoir que la sainteté peut être vécue dans la vie la plus ordinaire !
Dans la remontée des carrefours en fin de journée, il y eut des convictions :
- La présence de Dieu, c’est à chaque instant. Prise de conscience par beaucoup que la sainteté peut être vécue dans une vie laïque, dans la vie ordinaire, dans les petites choses.
- Madeleine Delbrêl nous donne envie de fréquenter l’Évangile et de le lire de plus en plus.
L’Évangile n’est pas fait pour être lu, mais pour être reçu et vécu.
- Madeleine fidèle à ses convictions et ouverte au dialogue dans le respect de chacun (pas si facile !)
- C’est en l’Église qu’est la Mission mais il faut qu’elle passe par nous.
- Madeleine allait à la messe avec, dans son missel, tous les noms écrits des personnes rencontrées (idée d’en faire autant !)
- Pour connaître le Christ : lire l’Évangile comme un rendez-vous de personne à personne, prier simplement, recevoir des autres.
Il y eut aussi des questions et suggestions.
- Les non croyants font la même chose que nous au niveau des services rendus ; ils peuvent avoir les mêmes valeurs. A quoi sert Dieu ? A quoi ça sert d’avoir la foi ?
- Comment vivre en chrétiens dans un monde laïc. ?
- Comment proposer à d’autres personnes ce que nous avons vécu, ce jour ?
- Si on trouve Dieu dans le quotidien, que faire quand il s’absente ?
- Ce serait intéressant de suggérer au service des pèlerinages une visite à la maison rénovée de Madeleine Delbrêl (au 11, rue Raspail à Ivry-sur-Seine) pour la connaître encore mieux
Équipe des amis de Madeleine Delbrêl 22
Xavier du Rostu, diacre permanent, témoigne de la journée vécue :
« Pour Madeleine Delbrêl, bien avant « Vatican 2 », elle dira qu’il est urgent que l’Église aille dans le monde, qu’il faut abattre le mur qui existe entre l’Église et la masse. D’ailleurs, un certain nombre de Pères du concile viendront rencontrer Madeleine. […] Madeleine n’est pas dans l’activisme. Elle est dans la vie, elle vit l’Évangile au quotidien. Elle a de très belles phrases sur l’Évangile. ‘L’Évangile, n’est pas un livre comme les autres. Il est comme un rendez-vous que le Christ donne à chacun d’entre nous avec lui….. Un cœur à cœur vrai, intime, concret’. […] En Madeleine, je vois une figure diaconale, bien qu’elle ait toujours voulu rester une laïque. Vivre de l’Évangile du Christ au cœur du monde, auprès des plus petits, des démunis. Voilà la vie que Madeleine nous propose de suivre. […]Finalement, très belle et très riche journée qui donne envie d’aller plus loin, de se plonger dans les nombreux écrits de Madeleine. Dans le livre ‘Madeleine Delbrêl, poète, assistante sociale et mystique’, j’ai découvert le rôle de Marie, Mère du Christ, dans la vie de Madeleine alors qu’elle n’a pas encore trouvé Dieu. ‘Marie l’a conduite vers son Fils et elle l’a accompagnée ensuite… C’est comme si la tendresse de Marie atténuait la violence de la rencontre de l’infini de Dieu, cette lumière aveuglante. La découverte de Dieu, a été précédée par de longs mois de cheminement avec Marie’. »
Mercredi 26 mai 2021, les acteurs des différentes branches qui composent la Pastorale de la Santé du diocèse de Saint-Brieuc se sont réunis au Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide à Querrien (La Prénessaye) pour une journée de ressourcement à la suite de ces quinze mois de pandémie ; l’occasion de retrouver et d’échanger entre bénévoles qui prennent soin des autres dans le cadre de leurs missions respectives. Environ 200 participants s’étaient inscrits à cette journée.
Mot d’accueil du P. Gérard Nicole, recteur du Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide : « Nous vous attendons depuis longtemps, nous attendons le retour des pèlerins. Je salue les sœurs qui ont tenu la maison depuis ces longs mois. Ici, vous êtes à Querrien, un hamaeau de 25 habitants à à l’année. C’est ici que Marie a demandé que soit érigé un Sanctuaire. Elle est apparue une dizaine de fois à une fillette handicapée de 11 ans, Jeanne Courtel. C’est à elle que que Marie a souhaité délivrer son message. La chapelle vous est ouverte, vous pouvez y prier, offrir une messe, acheter un cierge. Des prêtres se tiennent également à votre écoute pour le sacrement de réconciliation mais aussi pour partager un temps d’écoute et d’échanges. »
Intervention de Véronique Dikoma, qui accompagne depuis plusieurs années des Sœurs ainées à l’EHPAD des Filles du Saint-Esprit, à Saint-Brieuc : « Cette journée est un temps de respiration. Respirer, c’est la vie. L’Église a vraiment le cœur et le désir d’être dans la vie de tous : c’est vrai pour le monde de la prison, de l’école mais aussi de la santé. Aujourd’hui, sont présents les équipes d’aumônerie en hôpital et en EHPAD, la Présence Fraternelle, la Fraternité Chrétienne des Personnes Malades et Handicapées, Lourdes Cancer Espérance, Lumière Relai Espérance… Que chacun de nous fasse l’expérience de l’amour fraternel dans un monde qui est appauvri d’amour. Dieu nous aime individuellement. […] Il existe des situation de confinement également dans la Bible. Par exemple, dans l’Ancien Testament à travers le récit de l’Arche de Noé [Livre de la Genèse, chapitres 6, 7, 8] Peut-être avez-vous vous aussi des exemples en tête. Ces enfermements préfigurent toujours d’une nouveauté, une nouvelle naissance, une nouvelle ère. […] Pour prier, il nous est proposé de nous retirer dans la pièce la plus retirée. Durant ce temps de confinement, peut-être que certains d’entre vous ont réussi à vivre un temps de repos et de présence avec le Seigneur au plus intime lieu de votre cœur. Cette période nous a souvent paru longtemps, provoquant un sentiment d’inutilité. A quoi je sers ? Voire un sentiment de découragement par ce manque de relation. Un sentiment de peur peut-être. […] Rencontrer l’autre, c’est briser la solitude. Est-ce que j’ai intégré la solitude à ma vie ? Ce temps nous a permis de nous retrouver face à nous-mêmes et de nous interroger sur le sens de notre vie. Dans la Bible, les grossesses de Marie et d’Élisabeth sont vécues dans la joie de l’attente. Et nous, comment avons-nous attendu ? Avons-nous été dans l’expectative ? Est-ce que cette période a été un stand-by ? Une pause ? Ai-je vécu en sursis ? Dans l’espérance ? Dans quelle forme d’attente ai-je été ? L’attentisme est une forme d’attente dans l’inaction. Ai-je laissé de la place à quelqu’un dans cette attente ? […] Nous savons bien que le cœur de l’Homme est éternellement insatisfait quelque soit nos conditions de vie, même quand tout va bien. Nous recherchons sans cesse un plus. Dans la famille, au sein du couple, au travail, en amitié, en communauté religieuse, ce n’est pas toujours parfait. Qu’est-ce que ce creux ? Je vous propose d’y découvrir plutôt les traces d’une vie nouvelle que Dieu a mis en nous dès notre baptême. […] Avec l’arrivée du printemps, j’ai aimé contempler les petites fleurs bleues qui poussent dans des endroits impossibles. Alors que j’accompagnais une sœur ainée à l’EHPAD des Filles du Saint-Esprit, elle me dit subitement : ‘Vous avez vu ? Elles poussent entre les pierres !’ Je vous invite à vivre, dans ce temps de Pentecôte, un renouveau, à laisser Dieu pousser dans vos petites brèches, dans vos petits espaces intérieurs. Laissez-le fleurir au plus profond de votre être. Laissez-le raviver la grâce de votre baptême. […] Depuis le jour de votre baptême, nous sommes définitivement branchés au Christ. Ce n’est pas, ‘j’ai été baptisé’ mais ‘je suis baptisé’. Nous étions confinés, il est temps de retrouver la joie de s’en retourner joyeux comme les disciples d’Emmaüs. »
Échanges en petits groupes l’après-midi :
- Françoise, de la paroisse de la Bonne Nouvelle et membre de la Présence Fraternelle, a souffert notamment de l’éloignement avec ses enfants. « Nous n’avons pas non plus pu visiter les personnes en EHPAD. On nous a autorisés à revenir qu’à partir de la fin du deuxième. Elles étaient contentes de nous revoir, et moi aussi je dois dire. Je regrette le comportement des personnes qui dénigrent tout, qui se plaignent de leur sort alors qu’ils ne sont pas malades. L’attitude de certains me contrarie plus que le confinement en lui-même. »
- Jean-Yves, de la paroisse de Plouguenast et membre de la Présence Fraternelle, a bien vécu le confinement. « Enfin j’ai bien vécu… ça s’est bien passé pour moi. J’ai perdu un de mes meilleurs amis durant cette période, ça a été terrible, ce n’était pas humain. Il est décédé seul à l’hôpital, c’est ce qui m’a le plus marqué. Seuls sa femme et son fils ont pu le voir, et pas en même temps ! Ce sont des choses qu’on ne peut pas oublier. Après, je vis à la campagne, je ne peux pas me plaindre face à des personnes qui vivent dans de petits appartements à Paris. »
- Léontine, de la paroisse de Loudéac et membre d’une aumônerie à Loudéac, sent que les choses commencent à repartir. « A l’EHPAD où j’interviens, les résidents commencent à rejouer aux cartes. On a également pu organiser des célébrations. Durant le confinement, il y a eu comme un stop dans ma vie. Heureusement qu’on a pu téléphoner ! Cela a été douloureux de ne pas voir ma famille, de ne pas aller à la messe. Les voisins ont perdu un proche durant cette année, c’est dur… »
- Françoise, de la paroisse de Plémet et membre de la FCPMH, a noué des relations avec sa voisine. « Ma voisine ne travaillant pas, on a pu discuter régulièrement. On s’est offert des fleurs et des fraises de nos jardins respectifs. Les personnes seules, qui n’étaient pas forcément croyantes, ont apprécié que je les appelle régulièrement. »
Extrait de l’homélie de Mgr Denis Moutel :
« Notre Dame de Toute-Aide nous a accompagnés durant toute cette pandémie. Elle est douceur, miséricorde et amour. […] Nous sommes heureux aujourd’hui d’être rassemblés autour de la Vierge Marie. Le Pape François nous a dit, le 27 mars 2020 Place Saint-Pierre, ‘N’ayez pas peur’. Son appel a eu un retentissement universel bien au-delà des croyants. Nous ne pouvons pas oublier ceux qui ont eu peur et qui, peut-être, ont toujours peur. Nous ne sommes pas à côté, nous sommes avec. […] J’ai été impressionné, dans mon groupe de partage, lorsque vous avez dit concernant la pandémie : ‘Ça a été difficile pour moi mais bien plus autour de moi’. Nous-même, quand nous sommes au service de personnes âgées, très malades ou en fin de vie, n’avons-nous pas peur ? Posons un regard sur nos propres fragilités. […] L’amour est reçu et doit être donné et partagé. Dans les discernements que nous aurons à faire ensemble, nous nous demanderons si nous sommes bien dans une attitude de confiance et d’espérance. Il ne s’agit pas de faire comme avant. Nous avons des choix à faire et nous engager dans une plus grande simplicité de vie. »
Comme chaque année, la Mission Universelle du diocèse de Saint-Brieuc a organisé une journée d’accueil des missionnaires en congé et des prêtres étrangers qui viennent servir dans le diocèse de Saint-Brieuc durant l’été ; l’occasion pour les prêtres costarmoricains de prendre quelques jours de repos. Cette année, cette journée d’accueil – appelée « rencontre missionnaire inter-Églises » – s’est tenue le 10 juillet 2020 au Sanctuaire Notre-Dame de Toute Aide, à Querrien (La Prénessaye), en présence de Mgr Denis Moutel.
L’Église étant tout entière missionnaire, et l’œuvre de l’évangélisation étant un devoir fondamental du Peuple de Dieu, le saint Concile invite tous les chrétiens à une profonde rénovation intérieure, afin qu’ayant une conscience vive de leur propre responsabilité dans la diffusion de l’Évangile, ils assument leur part dans l’œuvre missionnaire auprès des nations.
Vatican II, Ad gentes. 35
Cette année, le diocèse de Saint-Brieuc accueille 25 prêtres cet été, tous étudiants en Europe, la plupart en France, 4 à Rome et 1 en Belgique. 12 d’entre eux devraient être présents à Querrien.
Nationalité des 25 prêtres : 4 du Congo Brazza, 7 du Togo, 4 de la RDC , 1 du Ghana, 3 du Cameroun, 1 du Bénin, 1 de la France, 4 d’Haïti (Pères de Saint-Jacques)
Le prêtre ghanéen et un de la République démocratique du Congo sont issus de la Société des Missions Africaines, congrégation missionnaire de Lyon.
Extraits de la conférence
Le Père Ronan Dyèvre, vicaire du groupement paroissial de Mantes-la-Jolie, a donné une conférence sur le thème « Réveille le prophète ». En voici un extrait :
« Comment intégrer la présence de Dieu dans le présent ? Il est bon de le rappeler aux paroissiens : tous les charismes peuvent être Prophètes. Avec le baptême, l’Esprit Saint a été déposé en moi. Tout l’enjeu de cette vocation prophétique se joue dans notre ordinaire et dans nos vies. C’est maintenant, là où je suis que je suis prophète, pas ailleurs. Dire je ne suis pas capable, trop vieux, trop limité… c’est de la paresse ! On ne compte que sur nos forces et pas sur l’Esprit Saint. On reste tranquillement à dormir, à être trop personnel, à être trop critique en laissant agir les autres. Face à la surabondance de la société, de nos biens, nous nous endormons dans le luxe en s’éloignant de la relation à l’autre. (…)
« Me voici, envoie moi » (Esaïe 6:8) Notre mission, la réponse que nous allons donner est dans notre coeur. Est-ce que je préfère regarder mes limites ou plutôt faire confiance à l’Esprit Saint ? Pour les prêtres qui viennent d’Afrique, c’est désarçonnant de venir en France. Vous avez des communautés tellement plus vivantes. Ici, vous devez ravivez la flamme. Nous avons besoin des Eglises Terres de mission pour rallumer la flamme d’Europe. Pauline Jaricot (1799-1862) en avait déjà conscience en son temps. Elle était déjà là pour l’Eglise universelle. Nous ne sommes qu’un seul Corps. Alors osons ! Evangéliser en France permet aussi de donner des missionnaires au monde. Le premier des changements est d’abord mon propre changement, mon réveil. »
Extraits de l’homélie
Si je vous ai bien compris tout a l’heure, Père Ronan, pour trouver le missionnaire, cherchez le cheval. C’est vrai que, pour vous mes chers frères prêtres qui venez dans le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier pour un ministère d’été, nous sommes contents quand vous avez le permis de conduire en arrivant, ce qui est la forme moderne du cheval ! Mais voici que le Prophète Osée nous donne une autre indication pour trouver le missionnaire : chercher l’orphelin. Je cite le prophète, il dit à Dieu : « De Toi seul, l’orphelin reçoit la tendresse ». Chercher l’orphelin et chercher la tendresse, la bonté, le grand amour de Dieu, là se tient le missionnaire, c’est-à-dire auprès de ceux qui sont affligés par les peines de la vie, ou qui sont en attente d’être sauvés, relevés, aimés, et puis porteurs auprès d’eux au nom du Seigneur de la tendresse. « De Toi seul, l’orphelin reçoit la tendresse ». Que l’amour divin, autant que nous puissions le recevoir par les dons de l’Esprit Saint soit le cœur, le ciment, le point d’unité de toutes nos actions missionnaires. C’est à cause, c’est grâce, c’est avec ce grand amour de Dieu que nous pouvons dire : « Me voici, envoie moi ».
« Un prêtre disait, il n’y a pas très longtemps dans une rencontre que nous avions entre nous : « Mais quoi ! Si on est prêtre, c’est quand même pour nous donner ! » Si on est baptisé dans le Christ, c’est quand même pour nous donner ensemble, par la grâce de Dieu. Alors il y a l’urgence du partage et aussi l’urgence de la liberté. N’ayons pas peur de ne pas tout refaire comme avant, n’ayons pas peur d’aborder des chemins nouveaux pour l’Evangile, n’ayons pas peur d’examiner de nouveau si cela a, ou non, de l’importance. Ne nous épuisons pas dans des contraintes ou des organisations multiples, mais recherchons d’abord la volonté de Dieu en nous efforçant de la mettre en pratique. »