Passage de la Troménie de Marie
Samedi 16 juillet et dimanche 17 la Troménie de Marie a fait halte au Sanctuaire. Nous avons accueilli celle qui venait nous visiter telle la Vierge au jour de la Visitation. Accompagnée par les marcheurs, la Troménie a marché sous un chaud soleil. Vers 15 h, premier rendez-vous. Mgr Moutel a présidé l’eucharistie. Une foule très nombreuse était là pour rendre grâce au Seigneur qui nous donne sa mère en exemple et en modèle. Le Père-Recteur a donné l’homélie en cette fête de Notre-Dame du Mont Carmel. Belle coïncidence pour cette journée mariale. A 19 h 30, second rendez-vous. Yves-Marie Tourbin, surnommé le « barde de l’Immaculée » nous a offert un concert spirituel avec de nombreux chants de Louis-Marie Grignion de Montfort. Là encore, il y avait une belle assemblée. Ce temps de méditation s’est prolongé par un moment d’adoration eucharistique, que présidait un prêtre togolais, Jonas. L’équipe responsable de la Troménie a dormi dans les locaux du Sanctuaire, accueillie par les Amis bénévoles du Sanctuaire. Merci aux Soeurs, à Fernand à Marie-Antoinette sans oublier les bénévoles du magasin. Je m’en excuse si je commets des oublis. Dernier moment à Querrien, le dimanche matin à 11 h pour la messe dominicale là encore avec beaucoup de participants. Le Père Jonas la présidait. L’homélie fut prononcée par Roland Allouis, diacre du diocèse. Petite difficulté: trouver des prêtres un samedi d’été pour confesser ! La caravane s’est remise en route dimanche vers 14 h 15. Bonne route à la Troménie. Père Gérard
Homélie du samedi 16 juillet. Notre-Dame du Mont Carmel Voici donc la Troménie de Marie à Querrien ! Nous autres pèlerins de Notre-Dame de Toute-Aide nous n’aurions pas compris que la « Belle Dame » ne vienne pas à nouveau visiter ce lieu où elle a voulu être honorée. Merci de nous offrir ce rendez-vous. Cette Troménie est une marche, un chemin à faire dans un esprit de pèlerinage. C’est ainsi que l’évangile trace en nous sa route. Nous faisons marcher nos pieds pour faire bouger nos cœurs. Ne refusez pas ce beau mot de pèlerinage. Le Concile Vatican II l’emploie pour décrire le parcours de vie de Marie de Nazareth. Plus précisément le concile parle du pèlerinage de foi de Marie. Marie la croyante, Marie qui a foi nous entraîne à la suite de son Seigneur. Aujourd’hui l’Eglise fixe notre attention sur un épisode de la vie de Marie. Elle vient de donner naissance à son enfant, elle l’ a emmailloté et couché dans une mangeoire. Alors un ange vient à la rencontre des bergers. Un phénomène extraordinaire les enveloppe de lumière jusqu’à provoquer leur crainte. L’ange les rassure en leur annonçant la naissance de l’Emmanuel par qui la paix est donnée à cette terre. Les anges partis, voilà les bergers laissés seuls entre eux. Que faire sinon suivre la recommandation de l’Ange et venir se rendre compte par eux-mêmes de ce que l’Ange a décrit ? Et de fait l’Ange a dit vrai. Les choses sont là comme il l’a dit. A leur tour les bergers provoquent l’émerveillement de ceux à qui ils rapportent ce qu’ils ont vu et entendu. Marie a entendu ce qu’ont dit de cet enfant les bergers. Ce que l’Ange Gabriel lui avait dit et qui avait été complété par Elisabeth, voilà que cela est maintenant approfondi par les bergers. Il n’est pas dit que Marie s’étonne, s’émerveille. Elle garde ces paroles et les médite dans son cœur. Elle entend progressivement des choses nouvelles au sujet de son enfant. Elle entre progressivement dans la plénitude cachée de son fils. Tout ne lui est pas dit d’emblée mais la richesse de la révélation contenue en Jésus lui est révélée pas à pas. Alors Marie rassemble les événements, elle insère ce qui est nouveau pour elle dans ce qu’elle possède déjà. Marie est le modèle de cette foi adulte. Puissent les marcheurs de la Troménie et chacun de nous, à l’image de Marie dans son pèlerinage de foi, découvrir toujours davantage Celui que l’Ange et les bergers annoncent. Aujourd’hui 16 juillet l’Eglise prie Marie invoquée avec le vocable de Notre-Dame du Mont Carmel Le Carmel est une montagne située non loin de Nazareth où Juifs et chrétiens se retirent dans le silence pour être avec le Seigneur et y faire l’expérience de l’intimité de la prière et celle de la fidélité qui détourne des idoles. Là, moines et moniales dès le 12 ème siècle ont choisi de vivre en ermite. Associer le Carmel et Marie c’est reconnaître en Marie la priante. Dans le silence elle écoute la Parole. Avec les yeux de la foi, « comme si elle voyait l’invisible » elle contemple la profondeur de l’action de son enfant et de l’Esprit. Tellement amie du Seigneur elle n’ignore rien de sa volonté et elle peut nous dire sans l’ombre d’un doute « Faites tout ce qu’il vous dira ». Pourquoi ne pas croire la Tradition de l’Eglise quand elle nous assure que Marie est à la source non seulement de ce que nous savons de l’enfance de Jésus mais aussi des premières élaborations théologiques sur le mystère de l’incarnation. L’évangile de Luc le dit deux fois ; « Quant à Marie elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens ». Nous aussi nous pouvons chercher le sens profond des événements qui nous adviennent. Heureux ou malheureux ! Guidés par l’Esprit, Dieu nous conduit de manière à ce que nous trouvions ce sens. La Montagne du Mont Carmel ! C’est toujours sur les sommets que Dieu vient se révéler à nous : Sinaï, Horeb, Thabor, Mont des Béatitudes, Jérusalem que Dieu veut habiter comme l’a proclamé Zacharie (1ère lecture). Dieu est bien libre et bien capable de venir nous chercher par ce qu’il y a de moins bon et de plus bas en nous. Dieu est aussi le Très-Bas. Mais Dieu aime aussi venir nous chercher par nos sommets, ce qu’il y a de meilleur et de plus beau en nous. Quand bien même sommes-nous pécheurs nous ne sommes pas que des pécheurs. C’est une bien grande grâce que le Seigneur nous fait de ne pas douter de notre vocation à la sainteté. Chacun de nous a en lui un Mont Carmel où Dieu lui a donné rendez-vous. Alors choisissons de regarder plutôt vers le haut que vers le bas, vers ce qui nous grandit plutôt que vers ce qui nous abime. C’est à cette hauteur aussi que Dieu veut nous rejoindre. Abbé Gérard Nicole
Merci d’avoir ouvert votre coeur et d’avoir été si accueillants, si bienveillants lors du passage de la Troménie de Marie dans votre village. La statue de la Vierge Marie est en route sur d’autres chemins mais Notre-Dame de France est toujours et partout chez elle. Alors nous restons unis par la prière » Claire de la Rivière pour la Troménie de Marie, tronçon 4
Bienvenue pour un rafraîchissement et une Halte spirituelle !
Jeudi 4 Aout : présentation du Sanctuaire à 18h, messe à 18h 30 puis verre de l’amitié .
Vendredi 5 Aout : conférence sur la vierge Marie de 14 h à 17 h
Samedi 6 : traversée du Sanctuaire
La nouvelle traduction en français du Missel Romain Travail réalisé par G. Nicole à partir d’un texte du journal Le Pèlerin.
Après le Concile Vatican II l’Eglise s’est dotée d’un nouveau Missel pour les messes. Il était écrit en latin. Chaque langue en a donné une traduction. La dernière traduction en langue française remontait à une quarantaine d’années. Les évêques de la francophonie ( France, Belgique, Luxembourg, Suisse, autres pays de langue française viennent de nous donner une nouvelle traduction, plus proche du texte latin. Je présente ici les principales modifications.
Ouverture de la messe.
Avant : (prêtre) « La grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint, soient toujours avec vous.»
Maintenant : «La grâce de Jésus, le Christ , notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous.»
Pourquoi? L’ édition latine parlait de Christi sans que la traduction française ne garde ce titre. La nouvelle traduction rétablit Christi en précisant Jésus le Christ et non « Jésus Christ » pour être sûr que l’on prononce le « t ». Sinon, on entend « Jésus crie » question de sonorité. Mettre le Christ c’est aussi rappeler que Christ n’est pas le nom de famille de Jésus mais un titre,
Avant ( le prêtre) «Préparons-nous à la célébration de l’Eucharistie en reconnaissant que nous sommes pécheurs.»
Maintenant : « Frères et sœurs , préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché .»
Pourquoi? «Il n’y a pas le terme « sœur », en latin. Pour tenir compte des femmes dans les assemblées, il a été rajouté.
En latin, la traduction littérale est « Préparons-nous à célébrer les saints mystères ». Le mot mystère a été rajouté pour marquer l’importance de ce sacrement par lequel Dieu vient à notre rencontre. La messe plus qu’un rite est une rencontre de Dieu et des hommes en J-C.
La nouvelle traduction dit que nous avons commis des péchés. C’est différent qu’ être pécheurs. Le péché n’appartient pas à notre identité, à notre nature. Par contre c’est vrai que nous faisons des péchés.
Avant : (peuple) «Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères, que j’ai péché. (…) C’est pourquoi je supplie la Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, mes frères, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu».
Maintenant : «Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant vous, frères et sœurs , que j’ai péché. (…) C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs , de prier pour moi le Seigneur notre Dieu».
Pourquoi? «Le missel latin contient le très beau terme de bienheureuse ( beatam ). C’est le titre traditionnel de Marie, le plus fréquent dans le missel latin, « Bienheureux », c’est les Béatitudes; ce terme rattache davantage à l’Evangile.
Avant : (prêtre) «Seigneur Jésus, envoyé par le Père pour guérir et sauver les hommes, prends pitié de nous. (peuple) Prends pitié de nous.»
Maintenant : «Seigneur Jésus, envoyé pour guérir les cœurs qui reviennent vers toi : Seigneur, prends pitié. (peuple) Seigneur, prends pitié. »
Pourquoi? «Dans cette troisième formule de la demande de pardon, cœur était présent dans le texte latin initial. Sa ré-introduction situe la conversion et la réconciliation dans ce centre de nous-même qu’est le cœur, lieu de l’amour, de la volonté, Cette nouvelle formule qui efface « les hommes », a aussi l’avantage d’être plus inclusive. Les femmes aussi peuvent être sauvées ! »
Avant : (peuple) «Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière.»
Maintenant : «Toi qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous, toi qui enlèves les péchés du monde, reçois notre prière».
Pourquoi? «Le latin peccata est bien un pluriel. Pourtant les traducteurs l’avaient remplacé par un singulier en s’inspirant d’une formule de Jean Baptiste dans l’Evangile: « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Dans l’Evangile en grec, péché est au singulier. Mais des traditions ultérieures se sont éloignées du grec et pour la traduction latine ont choisi le pluriel, peut être pour rappeler,qu’il y a plusieurs formes de péché : personnel, collectif, économiques, sociaux, sexuels. Comme la mission des traducteurs étaient de revenir à l’original latin, ils ont gardé peccata, le pluriel. Les deux formules ont chacune leur intérêt.. De même, avant la communion, il faudra aussi dire « Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés du monde ».»
Avant : (prêtre) «Par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles.»
Maintenant : «Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit , Dieu , pour les siècles des siècles.»
Pourquoi? L’original latin avait le verbe vivre ( qui vit). On s’adresse au Christ vivant, ressuscité, et pas seulement au Christ-Roi qui règne. Il avait probablement disparu pour des raisons de liaison sonore disgracieuse: « vit et » prononcé « vite ». Les traducteurs avaient donc choisi le verbe régner Mais comme il est pourtant autorisé, en français, de ne pas faire la liaison avant le « et » les nouveaux traducteurs ont rétabli « vit et » à la conclusion brève de la prière sur les offrandes et après la communion.»
Liturgie de la parole
Avant: «Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, (…) Engendré non pas créé, de même nature que le Père».
Maintenant : «Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, (…) Engendré non pas créé, consubstantiel au Père ».
Pourquoi? L’adjectif consubstantiel est apparu au Vième siècle quand les premiers chrétiens essayaient d’exprimer le plus justement possible les relations de Jésus avec Dieu et avec les hommes. Pour dire que Jésus est Dieu comme le Père ils ont utilisé l’adjectif consubstantiel : de la même substance. Tout ce que Dieu-le-Père est, le Fils l’est équivalemment. Les évêques en 1964 ont traduit consubstantiel par de même nature. Ce n’est pas faux mais pas suffisant pour dire l’unité du Père et du Fils : nous autres êtres humains, nous sommes de la même nature humaine et portant nous ne sommes pas un comme le Père et le Fils le sont. Cet adjectif consubstantiel cherche à exprimer ce qu’il y a de « même » entre le Père et le Fils : de même nature, coégal, un, unique, indivisible. Il n’y a pas trois dieux mais un seul Dieu en trois personnes.
NB : Je précise que dans le Credo, l’adjectif » catholique » ne veut pas dire l’Eglise des Catholiques ( comme on dirait l’Eglise des Protestants ou des Orthodoxes). Ici » catholique « veut dire universel. L’Eglise du Credo c’est l’Eglise Universelle. »
Liturgie eucharistique
Avant: (prêtre) «Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes; nous te le présentons: il deviendra le pain de la vie.»
Maintenant : «Tu es béni, Seigneur , Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons , fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie.»
Pourquoi? «Les modifications traduisent plus fidèlement le latin. Le latin parle bien de largitate , largesse en français, ou encore de bonté.»
Avant: (prêtre) «Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise» (peuple) «Pour la gloire de Dieu et le salut du monde»
Maintenant : (optionnelle, le prêtre peut garder l’ancienne formule) « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant. »(peuple) « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise. »
Pourquoi? La formule que nous avons depuis quarante ans est très bien frappée, très belle. Les autres pays nous l’envient. Mais elle est très éloignée de la formule latine. La nouvelle formule française cherche à se rapprocher de la formule originale en latin. Les traducteurs ont cependant demandé au pape François de pouvoir conserver l’ancienne traduction. Cette nouvelle traduction montre bien également que le prêtre est là pour offrir au Père ( par le Fils et dans l’Esprit) le sacrifice, l’offrande de tout le Peuple de Dieu. La messe est un même sacrifice, une même offrande du Peuple de Dieu, du prêtre, du Christ.
Avant : «(prêtre) Il est grand, le mystère de la foi: (peuple) Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.»
Maintenant : «(prêtre) Il est grand, le mystère de la foi : (peuple) Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.»
Pourquoi ?
Il y a une progression dans l’original latin que la traduction française rendait mal.
La mort est un événement de l’histoire qu’il est possible d’annoncer comme un événement historique. La résurrection est d’un autre registre : c’est dans la foi qu’on l’annonce comme une bonne nouvelle. On la proclame comme un évangile. Nous attendons le retour de Jésus à la fin des temps. Attendre c’est une marque de notre espérance
Avant: (prêtre) «Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps; par ta miséricorde, libère-nous du péché, rassure-nous devant les épreuves en cette vie où nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur»
Maintenant : «Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps: soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché , à l’abri de toute épreuve ; nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus Christ, notre Sauveur».
Pourquoi? «Cette traduction a été très difficile. Le latin dit littéralement « attendant la bienheureuse espérance et l’avènement de notre sauveur Jésus Christ ». En français, on n’attend pas une espérance, mais l’objet d’une espérance. Ils ont donc ajouté « que se réalise » et retiré le « et » entre « espérance » et « avènement » car il s’agit de la même chose, pas de deux choses différentes.
Avant : (prêtre) «Heureux les invités au repas du Seigneur! Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.»
Maintenant : «Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde. Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !»
Pourquoi? « Les traducteurs ont repris l’ordre de succession des phrases de l’édition latine.
La belle formule « Heureux les invités au repas du Seigneur »était empruntée à la première lettre de Paul aux Corinthiens. Mais le missel latin s’inspire de l’Apocalypse: il parle du repas des noces de l’Agneau. Littéralement, il s’agit du « repas de l’agneau ». Les traducteurs ont ajouté « noces ».
Le jeudi 30 juin dernier, cinq membres du Conseil pastoral de notre sanctuaire ont rendu visite à l’Abbaye Notre-Dame du Chêne (diocèse du Mans ). Cette abbaye confiée aux Frères de Saint-Jean développe l’esprit de l’encyclique Laudato’si du pape François. Deux frères de cette Abbaye viendront le 13 août participer à notre journée de découverte de cette encyclique qui promeut une nouvelle agriculture dans l’esprit d’un développement intégral. La permaculture c’est un respect de la nature, un respect de l’humanité et un partage entre ces diverses composantes de la Création. Cette journée de découverte fut aussi une journée de prière pour notre petite délégation. Nous avons pu découvrir l’office du Vendredi Saint dans la nuit du vendredi au samedi quand Jésus est descendu de la croix, oint par les saintes femmes et déposé au sépulcre. Gérard Nicole
Passage de la Troménie de Marie à Querrien, le samedi 16 juillet. Messe à 15 h avec bénédiction des malades à la chapelle du Sanctuaire. Veillée mariale à 19 h 30 jusqu’à 20 h 30 animée par Yves-Marie Tourbin, » Le barde de l’Immaculée » ( à la chapelle). Yves -Marie Tourbin chante Marie et chante les textes de Louis-Marie Grignon de Montfort. Entrée libre et possibilité d’acheter des CD de Y-M. Tourbin. A 20 h 30 adoration eucharistique jusqu’à 21 h.
Vendredi 24 juin, cette année Fête du Sacré Coeur nous avons accueilli une soixantaine de membres des Equipes du Rosaire de notre diocèse conduite par Mme Hudault et l’abbé Jo. Houzé, respectivement Responsable diocésaine et Aumônier diocésain de ce Mouvement. Le frère dominicain François-Dominique, Aumônier national animait la journée. Dans son homélie, il devait souligner l’importance pour la mission de l’Eglise de faire du » sur mesure », chacun étant accompagné avec sa sensibilité propre.
Jeudi 23 juin l’abbé Jean Mabundi, nommé recteur du Sanctuaire venait à la rencontre des membres du Conseil économique du Sanctuaire, du Bureau de l’Association des Amis et du Conseil pastoral. Occasion pour le Père Jean de retrouver des visages familiers, d’en découvrir de nouveaux et de commencer à se familiariser avec les dossiers en cours (économiques et pastoraux). Un après-midi chargé et tourné vers l’avenir.
Une quarantaine de membres de cette paroisse rennaise était en pèlerinage au Sanctuaire le samedi 18 juin. Elle était accompagnée de son curé l’abbé Philippe Haber. Journée bien remplie avec la découverte de la vidéo, l’eucharistie, le repas, le récit des apparitions, un exposé théologique par l’abbé Nicole sur la place de Marie dans la vie chrétienne, l’adoration eucharistique. Au cours de l’eucharistie, le recteur du Sanctuaire a prononcé l’homélie qui suit ( » Ne vous inquiétez pas » Mat 6):
Cette page d’Evangile a de quoi nous laisser perplexe. Une telle insouciance dans la bouche de Jésus et nous voilà conduits à fermer l’Evangile et à nous dire ou que ce passage est réservé à quelques héros de la foi, ou que c’est le Seigneur lui-même qui est dans un autre monde, sur une autre planète.
Bref, tel que se présente à nous, ce texte dans sa littéralité n’aurait rien à nous dire.
Il se pourrait même que ce texte nous irrite. Quelle légèreté quand on songe aux difficultés de se nourrir, de se loger, d’éduquer des enfants, tout simplement de vivre pour tant des nôtres, ici ou ailleurs dans le monde. Ce sont de tels textes qui auraient conduit certains à l’athéisme et à considérer la religion comme un opium.
Si ce texte n’est pas à prendre au pied de la lettre. Il faut l’interpréter.
La grande préoccupation de Jésus dans ce texte c’est de nous inviter à ne pas nous inquiéter. Cinq fois le verbe est employé et une fois le mot : S’inquiéter, inquiétude !
Jésus ne dit pas que les motifs de nos inquiétudes sont de peu d’intérêt. Dieu lui même sait que nous avons besion de ces réalités quotidiennes : la nourriture, les vêtements….
Le problème n’est pas de ce côté-là. Ces choses sont légitimes. Il est donc bien légitime de travailler pour se les procurer.
Le problème il est de nôtre coté.
1. Peut être que nous voulons trop, que nos besoins sont excessifs.
2. Peut-être que nous manquons de confiance dans l’avenir et que tels les hébreux au désert avec la manne nous accumulons comme nous le ferions pour une épargne de précaution.
Vouloir trop, manquer de confiance et dans les deux cas s’inquiéter.Voilà ce que Jésus nous invite à considérer Il y a peut être encore d’autre motifs d’inquiétude à identifier. Chacun connaît son cœur.
Le Seigneur ne nous propose pas de renoncer à ces besoins.
Il nous propose de modifier notre rapport à ces besoin en y mêlant / associant le Seigneur.
• Etre avec Lui, radicalement, pour de vrai, ne relativise -t-il pas un peu, beaucoup notre frénésie de posséder et d’accumuler ?
• Être avec lui, radicalement, pour de vrai ne nous offre t-il pas une confiance, une paix qui nous assure, qui nous rassure, nous offre des sécurités intérieures plus fortes que les biens que nous aurions mis de côté.
C’est cette autre relation aux choses que Jésus appelle le Royaume . Ce royaume est là quand Dieu est le premier dans nos cœurs et dans les relations que nous tissons avec les autres.
Je finis sur une dernière réflexion qui n’est pas de peu d’importance.
Ce même évangile du samedi de la 11ème semaine du temps ordinaire est lu en Afrique, au Soudan, en Inde, ou dans certains pays d’ Amérique du Sud. Il est lu dans les communautés de base au Brésil.Il est peut être lu chez nous dans des familles précaires. Tous ces frères et sœurs en humanité ont des inquiétudes légitimes pour se nourrir, se loger, éduquer leurs enfants. Notre générosité, notre partage est leur sécurité.
Querrien, le 18 juin 2022
Gérard Nicole +
Homélie du dimanche de la Trinité (C)
Dimanche 12 juin 2022
Sanctuaire marial diocésain Notre Dame de Toute-Aide
Nous avons commencé cette messe par un signe de croix. Nous la finirons encore par un dernier signe de croix. Ces premier et dernier signes de croix nous les avons faits au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint. Dieu est Trinité. C’est la singularité des chrétiens, leur particularité. Quand nous voyons un homme, une femme faire le signe de croix au nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint nous pouvons penser et dire c’est un chrétien.
Au catéchisme nous avons appris que la Trinité est un mystère. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il n’y aurait rien à comprendre ? C’est tout le contraire. Dans un mystère il y a trop à comprendre. On n’aura jamais le temps de faire le tour de ce mystère, on n’en pourra jamais faire le tour. C’est comme un brouillard qui peu à peu se dissipe et laisse émerger une cime, un paysage.
J’aimerais partager avec vous quelques facettes de ce mystère de la Trinité.
· Quand nous pensons Dieu nous pensons Trinité. Un seul Dieu en trois personnes à qui nous pouvons nous adresser de manière spécifique. Le Credo qui condense et résume notre foi est trinitaire. « Je crois au Père, au Fils et à l’Esprit Saint ».
· Quand nous prions nous prions Trinité. C’est au Père que vont ultimement toutes nos gratitudes, nos demandes. Toutes nos prières sont confiées au Christ pour qu’il les présente à son Père. C’est avec la confiance et l’audace que donne l’Esprit que nous osons prier. Le plus grand nombre de nos prières sont présentées au Père par Jésus le Christ dans l’unité du Saint Esprit maintenant et pour les siècles des siècles.
· Quand nous agissons nous agissons Trinité. Chrétiens nous essayons de servir l’unité de toute la famille humaine, l’égale dignité de tous car tous nous sommes fils du Père. Chrétiens nous essayons de respecter nos légitimes différences de culture, de responsabilités, de talents car nous sommes tous frères du Christ. Nous essayons de servir tout ce qui est relation, échanges, partage parce que l’Esprit Saint est celui qui sert la réciprocité du Père et du Fils dans l’unité de leur amour et la diversité de leur vocation.
· Quand nous aimons nous aimons Trinité. Paul dans l’épître aux Romains nous assure que le Christ par la foi nous réconcilie avec son Père, nous donnant ainsi, dans nos labeurs et nos épreuves, l’espérance du salut dont le gage est l’Esprit qui nous fait vivre dans la charité. Le Père nous apprend à donner. Tout vient du Père, il engendre et donne la vie à tout. Le Fils nous apprend à accueillir et à recevoir. Il ne prend pas, ne convoite pas. Il accueille et reçoit. L’Esprit nous apprend à échanger ce qui nous a été
donné et que nous avons reçu. Aimer c’est accueillir l’amour, échanger de l’amour, donner de l’amour.
***
C’est un grand mystère que la Trinité ! Nous n’en ferons jamais le tour. Mais nous pouvons vivre de plus en plus avec la Trinité, la respirer comme nous respirons l’air qui nous entoure.
· Et il y a Marie ! La liturgie de la Parole ne parle pas d’elle sauf à rappeler que la tradition chrétienne voit en la Sagesse une image de Marie. En effet, plus que toute autre créature, elle a été présente dans les plans de Dieu dès le commencement, puisqu’elle entrait dans le mystère du Fils fait homme, et pour cette raison elle mérite aussi d’être appelée “Trône de la Sagesse”, comme le dit la liturgie. Elle n’est pas Dieu, elle n’est pas de la Trinité. Mais la regarder, la contempler nous conduit à la Trinité. Marie est fille et créature du Père. Elle est Mère de son fils co-créateur, et aussi son disciple. Elle est habitée de l’Esprit pour accomplir sa double vocation de Mère de Dieu à Noël et de Mère de l’ Eglise à la Pentecôte. Qu’elle nous aide avec le psalmiste à nous réjouir de ce Dieu qui nous a fait à son image et à sa ressemblance.
Un grand poète anglais Gérard Hopkins a comparé Marie à l’air que nous respirons. Elle nous enveloppe de grâce comme l’air que nous respirons. Respirez Marie, vivez avec Marie pour que vos poumons et votre respiration vous enveloppent comme l’air de l’amour trinitaire.
Abbé Gérard Nicole
Chapelet du dimanche de la Trinité ( 12 juin 2022) – Querrien.
1. L’ Annonciation.
Marie est une femme normale, en tout de notre humanité. Elle est choisie par le Père pour donner son Fils au monde. L’Esprit du Père vient recouvrir Marie et celle-ci conçoit Jésus (Dieu sauve, Emmanuel, Dieu avec nous). C’est déjà l’aube du salut. L’humanité change de direction. Loin de la faute originelle, elle se dirige vers la communion avec Dieu. Le fruit de ce mystère c’est de dire oui comme Marie pour servir ce que Dieu veut réussir avec nous et toute la Création
2. Nativité
Jésus né à Bethléem dans le dénuement, Il partage le sort de tant d’enfants naissant dans la précarité. En lui le Très -Haut se fait le Très-Bas. Celui qui est par nature est invisible se rend visible. Engendré avant le temps, il entre dans le cours du temps. Le Verbe s’est fait chair. Par la grâce de
l’Esprit, Jésus rassemble autour de lui les plus pauvres. Les bergers sont ses premiers compagnons. Jésus réconcilie en lui la terre et le ciel. Le fruit de ce mystère serait que Dieu puisse faire en nous sa demeure, que nous soyons pour le Seigneur comme une humanité de surcroît.
3. Baptême
A trente ans, après une vie cachée à Nazareth, Jésus quitte son village pour une vie itinérante. Alors qu’il vient se faire baptiser par Jean Baptiste, une colombe vient se poser sur lui et une voix se fait entendre du haut des cieux : « Tu es mon enfant bien aimé En toi j’ai mis tout mon amour. » La Trinité est présente à ce baptême.La scène s’achève par l’épisode de la tentation au désert. L’Esprit envoie Jésus au diable. Le fruit de ce mystère serait que nous devenions par notre baptême et par notre liberté des fils et des filles de Dieu à l’image du Premier-né d’entre les morts.
4. Mystère pascal
La croix du Golgotha est un autre moment de notre découverte de la Trinité. Jésus, le Fils s’abandonne entre les mains de son Père. Il lui rend l’Esprit. Et le Père nous le communique au jour de la Pentecôte. Notre vocation avec Marie et à la suite de Jésus c’est que nous participions à la communion d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit. Le fruit de ce mystère c’est que nous fassions chaque jour le signe de croix comme un geste qui nous conduit, de mieux en mieux, vers là où nous sommes attendus.
5. Assomption
Marie est élevée dans la gloire de Dieu avec son humanité. Elle est là où est son Fils. Après l’avoir porté en son corps, l’avoir mis au monde elle a été préservée de la dégradation du tombeau. Et là où est son Fils, là nous serons. Marie couronnée est la parfaite image de l’Eglise à venir, aurore de l’Eglise triomphante. Elle guide et soutient l’espérance du peuple de Dieu encore en chemin. Elle nous devance dans le partage de la communion trinitaire.
Le fruit de ce mystère c’est le désir du ciel, l’attente de partager l’amour de Dieu, de la connaître comme nous sommes connus.